Christophe Holemans a étudié

la bijouterie, l’architecture et le dessin qu’il a heureusement combinés dans ses oeuvres : du bijou inspiré par l’art nouveau et le capitaine Nemo, au dessin minutieux avec un bic qu’on ne peut raturer, en passant par les longs croquis de maisons de maîtres patiemment détaillées, cet artiste multiforme considère son art comme un artisanat.

On ne se demande pas : pourquoi ?

Pourquoi des gueules de chiens ? Pourquoi des femmes grosses ? Pourquoi des grands singes ?

On pourrait répondre pourtant. Parce qu’il s’agit toujours et encore du regard : regarder de front, de face, l’animalier, changer le regard sur les formes des femmes, chercher le regard caché dans les nœuds des pierres, il y a du voyeurisme dans ces regards multiples d’un travail qui nous regarde et qui nous oblige à changer de regard sur ces faces de bêtes, faces et fesses de femmes, faces et traces de murs écroulés.

Les animaux

Les animaux sont devenus un investissement à la fois graphique et politique : les espèces menacées, comme les grands singes, trouvent sous son oeil, une humanité presque perdue. Fin de la discussion.

L'aiguille se fait bic ou pinceau.

Comme une broderie dans la reproduction minutieuse du geste qui va jusqu’à fatiguer le poignet, irrité par tant de traits. L’exigence du regard rejoint l’exigence de la technique, cet art n’est pas décoratif. Il se donne comme un reflet mimétique du monde réel.

Faire avec Hyper-réalisme. Pas de représentation. Ruse anonyme des arts de faire, entre le monde et les dessins, une relation strictement technique. C’est la matière qui fait sens, ou plus, le travail de la matière et le geste accompli, qui renoue avec une tradition artisanale, le labeur réhabilité. Le labeur fertile. Réinventé.